Contre la police municipale, à Paris et ailleurs

La campagne du second tour des élections municipales a commencé. Et bien que la crise sanitaire soit encore présente, le thème de la sécurité sera sans doute l’un des sujets phares. Sur ce point, tout le monde est d’accord : il faut une police municipale pour assurer la sécurité de nos villes. A Paris les trois candidats encore en lice en sont convaincus. Armée pour Buzyn et Dati. Non armée pour Hidalgo.

A Paris, le débat entre la droite (LR, LREM) et une union de la gauche droitière (PS, PCF, Génération(s), Place Publique, Nouvelle Donne) se résume donc aux armes. Triste débat…

Rappelons une chose : la police dépend du ministère de l’intérieur. Effectivement, il existe déjà une police sur laquelle il serait bien de s’appuyer et qui mériterait plus de moyens : la police nationale. Instaurer une police municipale revient à créer une sous catégorie de policier qui répond aux ordres du maire. C’est la porte ouverte aux inégalités entre les villes sur un sujet fondamental : la sécurité des citoyens. Imagine-t-on des professeurs municipaux pour nos enfants ? Non, les professeurs dépendent du ministère de l’éducation nationale et c’est très bien ainsi.

Les défenseurs d’une police municipale non armée insistent sur le fait que cela ne peut pas être dangereux car les futurs agents seraient uniquement là pour faire de la prévention. Si tel était le cas, pourquoi ne pas faire confiance à des éducateurs plutôt que de faire appel à des policiers. Il faut assumer jusqu’au bout sa position : le simple fait de créer une police municipale, même non armée, est dangereux. Qui nous dit que demain, dans 1 an, dans 6 ans lors de la prochaine mandature municipale, le futur maire ne souhaitera pas armer sa police. Il aura les mains libres pour le faire, la police municipale aura été créée.

La droite républicaine a toujours milité pour l’armement de la police dans les villes. L’extrême droite pourra appliquer sa méthode municipale de milices. A long terme, cette mesure pourrait être encore plus funeste.

Pour ne pas prendre de risque, le mieux est encore de ne pas la créer.

Antoine Mahut

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