Le musée de la ville de Paris propose une belle exposition qui retrace les combats et les luttes féministes que les citoyennes parisiennes ont menées pour leur émancipation, de 1789 à 2000.
À voir jusqu’au 29 janvier.
Plus que quelques jours pour découvrir l’exposition consacrée aux Parisiennes citoyennes au musée Carnavalet, le musée d’Histoire de la ville de Paris. Cette exposition, qui retrace les combats et les luttes féministes que les citoyennes parisiennes ont menées pour leur émancipation, de la Révolution française à l’an 2000, est à voir jusqu’au 29 janvier.
L’exposition plonge le spectateur dans l’histoire du féminisme parisien au travers de nombreux portraits de femmes, toutes militantes pour plus de droits. On y (re)découvre ainsi des personnalités connues comme Gisèle Halimi, avocate militante féministe qui a défendu notamment dans sa carrière des femmes accusées d’avortement illégal quelques années avant la loi Veil ou Olympe de Gouge, femme de lettres qui a rédigé la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791. Mais aussi des militantes malheureusement invisibles dans les livres d’histoire parmi lesquelles la suffragette Hubertine Auclert ou la syndicaliste Rose Zehner immortalisée par le photographe Willy Ronis lors des grèves chez Citroën dans le quartier Javel à Paris en 1938.
Mais le musée ne s’est pas cantonné aux figures féministes. C’est toute l’histoire parisienne des féminismes qui est expliquée ici. Et de mettre en avant les collectifs dont le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC) ; le Mouvement français pour la planning familial (MFPF) ; le Mouvement de libération des femmes (MLF).
L’exposition est riche en œuvres. Tableaux, affiches, photos, dessins, œuvre d’art, etc. Les supports sont variés. On découvre même quelques archives sonores et vidéos comme cette déclaration d’Arlette Laguiller, candidate de Lutte ouvrière (LO), en 1974 où elle affirme : « Eh bien oui, je suis une femme, et j’ose me présenter comme candidate à la présidence de cette république d’hommes. C’est légal et pourtant cela choque, cela paraît étrange, même aux hommes de gauche, et cela doit l’être puisque je suis la seule ».
À l’heure où les idées les plus rétrogrades à l’encontre des femmes reviennent sur le devant de la scène politique – une marche anti-IVG a eu lieu dans les rues de Paris il y a quelques jours – cette exposition est d’utilité publique.
A. N.
Parisiennes citoyennes ! – Jusqu’au 29 janvier au musée Carnavalet, 23 rue de Sévigné, 75003 Paris.